Littérature postmoderne

La littérature postmoderne est une forme de littérature qui se caractérise par l'utilisation de la métafiction, d'une narration non fiable, de l'auto-réflexivité et de l'intertextualité, et qui thématise souvent des questions historiques et politiques. 

Ce style de littérature expérimentale a fortement émergé aux États-Unis dans les années 1960 à travers les écrits d'auteurs tels que Kurt Vonnegut, Thomas Pynchon, William Gaddis, Philip K. Dick, Kathy Acker et John Barth. Les postmodernes remettent souvent les autorités en question, ce qui a été perçu comme un symptôme du fait que ce style de littérature est apparu pour la première fois dans le contexte des tendances politiques des années 1960.

Cette inspiration se manifeste, entre autres, par la façon dont la littérature postmoderne est hautement auto-réflexive sur les questions politiques dont elle parle.

Les précurseurs de la littérature postmoderne comprennent Don Quichotte (1605–1615) de Miguel de Cervantes, La Vie et les Opinions de Tristram Shandy (1760–1767) de Laurence Sterne, Mémoires et Confessions privées d'un pécheur justifié (1824) de James Hogg, Sartor Resartus (1833–1834) de Thomas Carlyle,  et Sur la route (1957) de Jack Kerouac, mais la littérature postmoderne était particulièrement importante dans les années 1960 et 1970. 

Au 21e siècle, la littérature américaine présente toujours un fort courant d'écriture postmoderne, comme le post-ironique A Heartbreaking Work of Staggering Genius (2000) de Dave Eggers, et A Visit from the Goon Squad (2011) de Jennifer Egan.[6] Ces œuvres développent également la forme postmoderne.

Parfois, le terme "postmodernisme" est utilisé pour discuter de nombreuses choses différentes allant de l'architecture à la théorie historique, en passant par la philosophie et le cinéma. En raison de ce fait, plusieurs personnes distinguent plusieurs formes de postmodernisme et suggèrent ainsi qu'il existe trois formes de postmodernisme : (1) La postmodernité est comprise comme une période historique allant du milieu des années 1960 à nos jours, qui est différente du (2) postmodernisme théorique, qui englobe les théories développées par des penseurs tels que Roland Barthes, Jacques Derrida, Michel Foucault et d'autres. La troisième catégorie est le "postmodernisme culturel", qui comprend le cinéma, la littérature, les arts visuels, etc., qui présentent des éléments postmodernes. La littérature postmoderne fait, en ce sens, partie du postmodernisme culturel.

Influences notables

Les dramaturges de la fin du XIXe et du début du XXe siècle dont le travail a influencé l'esthétique du postmodernisme incluent August Strindberg, Luigi Pirandello et Bertolt Brecht. Un autre précurseur du postmodernisme était le dadaïsme, qui remettait en question l'autorité de l'artiste et mettait en évidence les éléments de hasard, de caprice, de parodie et d'ironie. Tristan Tzara a affirmé dans "Comment faire un poème dadaïste" que pour créer un poème dadaïste, il suffisait de mettre des mots au hasard dans un chapeau et de les sortir un par un. Une autre façon dont le dadaïsme a influencé la littérature postmoderne a été le développement du collage, en particulier les collages utilisant des éléments de la publicité ou des illustrations de romans populaires (les collages de Max Ernst, par exemple). Les artistes associés au Surréalisme, qui s'est développé à partir du Dadaïsme, ont poursuivi les expérimentations avec le hasard et la parodie tout en célébrant le flux de l'esprit subconscient. André Breton, le fondateur du surréalisme, a suggéré que l'automatisme et la description des rêves devraient jouer un rôle plus important dans la création littéraire. Il a utilisé l'automatisme pour créer son roman Nadja et a utilisé des photographies pour remplacer la description comme une parodie des romanciers trop descriptifs qu'il critiquait souvent. Les expériences de René Magritte, surréaliste, avec la signification sont utilisées comme exemples par Jacques Derrida et Michel Foucault. Foucault utilise également des exemples de Jorge Luis Borges, une influence directe importante sur de nombreux écrivains de fiction postmodernes. Il est occasionnellement répertorié comme postmoderniste, bien qu'il ait commencé à écrire dans les années 1920. L'influence de ses expériences avec la métafiction et le réalisme magique n'a été pleinement réalisée dans le monde anglo-américain qu'à l'époque postmoderne. En fin de compte, cela est considéré comme la plus haute stratification de la critique parmi les universitaires.